Transpiration excessive des pieds
Dr. Marc-André Doré
Lors de son récent passage aux Aventures du Pharmachien, la dermatologue et fondatrice de dermago, Dre Émilie Bourgeault a démystifié la transpiration et l’usage des antisudorifiques avec le Pharmachien Olivier Bernard.
Pour répondre à cette question, il faut tout d’abord aborder les deux types principaux de glandes sudoripares.
D’abord, les glandes eccrines qui se trouvent sur toute la surface du corps, bien qu’elles soient plus abondantes aux paumes des mains et aux plantes des pieds. La sueur produite par ces glandes est principalement constituée d’eau et de sels minéraux. La principale fonction de la transpiration par les glandes eccrines est la thermorégulation, c’est-à-dire de rafraîchir le corps par évaporation.
Ensuite, il y a les glandes apocrines, qui, se trouvent principalement aux aisselles et aux régions génitales. Elles se développent à la puberté, sous l’influence des hormones, et sécrètent des substances précurseures aux odeurs.
La sueur elle-même n’a pas vraiment d’odeur. Toutefois, une transpiration abondante peut créer une certaine macération de la peau. À la macération, s'ajoutent des bactéries, qui contribuent aux mauvaises odeurs.
Dans certains cas, il faudra parler de bromhidrose. La bromhidrose est une odeur corporelle anormale ou excessive, souvent associée à l’hyperhidrose qui est le phénomène de transpiration excessive, appelé aussi hypersudation. Cette forte odeur est principalement causée par la décomposition des matières organiques contenues dans la sueur et par la présence de champignons ou de bactéries qui se développent plus facilement dans un milieu humide.
Il ne faut pas oublier les autres facteurs pouvant accentuer les mauvaises odeurs tels que le tabagisme, l’hygiène corporelle et les habitudes alimentaires.
Même si nous entendons souvent que la transpiration permet d’éliminer des déchets, des toxines, ce n’est pas la fonction des glandes sudoripares. D’autres organes comme le foie et les reins s’occupent d’éliminer et métaboliser les déchets dans le corps. Toutefois, certains médicaments, métaux lourds ou même la chimiothérapie peuvent se retrouver dans les glandes et être éliminés par celles-ci.
L’aluminium.
Tout d’abord, l’aluminium. Bien que certains antisudorifiques, même la grande majorité, contiennent de l’aluminium, les études démontrent que le pourcentage contenu dans les produits en vente libre comporte une taux d'absorption plutôt négligeable et ne cause donc pas de risque pour la santé.
Les poils.
Il y a peu d’études sur le sujet. Toutefois, nous pouvons penser que les poils créent un environnement plus humide, donc plus propice au développement des odeurs.
Le cancer.
L'augmentation du risque de cancer du sein. Les études ne soutiennent pas cette hypothèse, il n’y aurait aucun lien entre l’utilisation des antisudorifiques et l'augmentation des cas. Selon la Société canadienne du cancer, la hausse des cas est plutôt liée à l'âge moyen de la population qui est plus élevé et que le dépistage est plus efficace.
Pour la plupart des gens, les produits vendus sur le marché sont efficaces, il ne reste qu’à choisir l’arôme désiré. Les antisudorifiques naturels peuvent être utilisés s’ils vous conviennent et ne créent pas d’irritation due aux huiles essentielles contenues dans le produit.
Petit conseil! Les antisudorifiques sont plus efficaces s’ils sont appliqués le soir. Effectivement, étant donné que le corps transpire moins la nuit, cela permet aux ingrédients de mieux pénétrer dans les glandes.
Si vous pensez souffrir d’hyperhidrose ou de bromhidrose, consultez votre médecin ou un dermatologue, celui-ci pourra vous suggérer des produits adaptés à votre condition.
Informations tirées de l’épisode des Aventures du Pharmachien, diffusé le 24 décembre 2021 sur les ondes de ICI tou.tv.
Les antisudorifiques | Les aventures du Pharmachien | ICI Explora (exploratv.ca)
Vous voulez en apprendre plus?
Dr. Marc-André Doré