La peau de l’enfant est souvent source d’anxiété pour les nouveaux parents qui se font un sang d’encre pour la santé de leur petit. Quelques boutons, une petite bosse, ou encore des rougeurs et des démangeaisons : il s’en faut de peu pour rendre l’enfant (et ses parents!) inconfortable et susciter de l’inquiétude.
Les dermatologues sont en mesure de diagnostiquer et de traiter pas moins de 3000 problèmes de peau différents. Voici certaines des affections de peau les plus souvent rencontrées en clinique dermatologique et quelques pistes pour savoir comment réagir face à celles-ci.
1. Dermatite de couche : à surveiller
La dermatite de couche, aussi appelée érythème fessier, est très courante chez les tout-petits. On la repère facilement par la présence de lésions rouges et douloureuses sur les fesses et les cuisses de l’enfant. L’érythème fessier est causé par le contact prolongé avec une couche souillée. Le problème est habituellement sans conséquence grave, mais il peut causer des douleurs. Changer la couche fréquemment permettra de s’assurer que les organes génitaux demeurent au sec.
2. Eczéma : à surveiller
Des plaques de peau sèche et des démangeaisons peuvent se développer sur les membres et le visage des enfants en bas âge. On parle alors généralement d’eczéma, une maladie chronique inconfortable qui peut se manifester aussi tôt qu’à l’âge de 6 mois. Il est recommandé de consulter un dermatologue dès les premiers symptômes pour éviter le développement de conditions connexes comme l’asthme. Le professionnel pourra prescrire un traitement anti-inflammatoire pour contrôler les plaques et apaiser les démangeaisons. Le parent peut aussi appliquer quotidiennement une crème non parfumée pour protéger et hydrater la peau.
3. Dermatite séborrhéique : à surveiller
Les nouveau-nés développent parfois des croûtes jaunâtres sur le cuir chevelu. Ce phénomène appelé dermatite séborrhéique ou « chapeau » est une affection commune et généralement sans danger. Elle ne nécessite pas de traitement médical. Il est suggéré de laver le bébé avec un shampoing doux et de lui rincer la tête avec une eau tiède. Si les croûtes persistent, le parent peut consulter un médecin pour obtenir de l’huile minérale salicylée qui déloge les croutes.
4. Molluscum contagiosum : consulter
Cette affection de peau causée par un virus est contagieuse, mais sans danger. Elle se caractérise par de petites bosses arrondies ressemblant à des perles lisses qui se retrouvent souvent sur le visage, le tronc ou les membres. Les symptômes peuvent mettre jusqu’à deux ans avant de disparaitre d’eux-mêmes. Un dermatologue peut prescrire des traitements et expliquer la technique pour cureter ces lésions.
5. Acné du nourrisson et milium : à surveiller
Souvent confondus, l’acné du nourrisson et le milium (milia au pluriel) sont deux affections de la peau distinctes, mais dont les symptômes s’apparentent. L’acné est due aux hormones maternelles et produit des boutons rougeâtres, alors que le milium est causé par un problème d’obstruction et ressemble à une petite bosse de couleur blanchâtre. Ces deux entités s’améliorent avec le temps, mais dans les deux cas, il est important de ne pas altérer la peau pour éviter de causer des cicatrices à long terme. Un dermatologue peut prescrire un traitement dans les cas sévères.
6. Boutons de chaleur : à surveiller
Voulant le protéger du froid, les parents emmitouflent leur enfant parfois au point où de petites éruptions apparaissent sur sa peau. Ces boutons souvent rougeâtres et sans douleur sont bénins et disparaissent d’eux-mêmes en quelques jours. Pour en limiter la propagation et rendre leur enfant plus confortable, les parents devraient bien adapter le choix des vêtements à la température ambiante.
7. Engelures : consulter sans tarder
Les engelures surviennent lorsque la peau est longuement exposée au froid ou au vent. En cas d’engelure, on peut réchauffer la peau avec de l’eau tiède sans frotter. Si la zone affectée demeure engourdie ou insensible après avoir été réchauffée, ou si elle garde une teinte blanchâtre, l’avis d’un médecin sera nécessaire.
8. Coups de soleil : consulter selon la gravité
La protection solaire est requise en tout temps, surtout chez les jeunes enfants dont la peau sensible réagit facilement aux rayons UVA et UVB. On privilégie la protection avec vêtements anti-UV et écrans minéraux (à base de dioxyde de titane ou de zinc). En cas de coup de soleil mineur, donc une simple rougeur sur la peau, appliquer une crème hydratante régulièrement et surveiller l’évolution de la zone affectée. Si de petites cloques apparaissent sur la peau, il s’agit d’une brûlure au 2e degré qui requiert l’avis d’un médecin sans tarder.
Dre Émilie Bourgeault, dermatologue chez dermago.ca
Partage du billet écrit en février 2021 pour le blogue Maman pour la vie